Le désert Rouge.
J.E. Briffa, 2016
Steampunk
Langue française - 173 pages Ebook.
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Après le sabotage d’une cuve d’eau, le Baron Ambrose Walter Cappel, dirigeant la ville de Stearbury, charge son fils adoptif, Jak, de trouver les responsables. Il apparaît rapidement que le Culte de l’eau et Charles Denning, rival éternel d’Ambrose et dirigeant de la cité de Hayllonbury, ne sont pas étrangers à tout ça.
Jak aura fort à faire lorsque les pirates de l’air attaqueront la ville à la recherche de la célèbre boussole de Gerason, celle-là même qui conduit à la mythique Vallée Verte. Sans le savoir, Jak marche sur les traces de son passé...
Aventures enlevées où le récit de piraterie côtoit les jets vaporeux du steampunk.
Avis
Je tiens tout d’abord à remercier les Editions L’Ivre Book de m’avoir fait découvrir ce livre qui me tentait énormément : la couverture de ce livre est superbe, le synopsis, intriguant. Je tiens à rappeler que mon avis est personnel, il se peut que vous adoriez un livre que je n’ai pas apprécié. De même, je juge ici ce que j’attends d’un livre, de manière totalement subjective et en aucun cas le talent de l’auteur. Je trouve qu’il faut énormément de courage pour se lancer et loin de moi l’idée de vouloir être beaucoup trop cinglante. J’ai mis du temps à écrire cette chronique justement pour ces raisons, je ne voulais pas être trop sèche malgré la déception qu’a été pour moi la lecture du Désert Rouge.
Dès le début du roman, il y a un certain nombre de descriptions, qui cassent une volonté d’action in medias res. Les éléments rapportés pour planter le décor arrivent généralement comme un cheveu sur la soupe et il y a cette chose, désagréable pour le lecteur : une envie palpable de trop en dire, de tout apporter directement, du papier au cerveau, sans qu’il y ait un travail de réflexion ou d’imagination de sa part. C’est quelque chose que l’on rencontre dans de nombreux genres et qui m’agace assez souvent, ce sentiment que l’auteur a parfois l’impression que s’il ne nous mâche pas le travail, nous ne nous en sortirons pas. Et malgré que le roman soit assez court, ce genre de procédé le rallonge.
Malheureusement, j’ai su assez vite que ce roman ne passerait pas, j’ai même hésité à l’abandonner. Mais je m’étais engagée, le contexte était intéressant et l’histoire, dans son intégralité, partait d’une très bonne idée, très créative. Pourquoi alors est-ce que ça n’est pas passé ? La réponse tient en trois lettres : J.A.K. Le personnage principal, je l’ai trouvé insupportable. Dès le début on se rend compte qu'il sera un Gary Stu (alors oui, j’ai fait des recherches et apparemment c’est le masculin d’une Mary Sue) : il est parfait, dans le mauvais sens du terme. Jak sait combattre, il sait danser, il sait tout faire, mieux que tout le monde. Ça le rend horriblement lisse, plat, on ne peut pas s’identifier, on ne peut pas être empathique, on se sent juste agressée par cette créature presque omnipotente. Alors oui, pour compenser, l’auteur lui a mis un masque cachant quelque chose qui ne se dévoile qu’à la fin. Là encore, je ne suis pas sûre que, même si vivre caché doit être très difficile, que ce soit un handicap, car il ne faut pas oublier qu’il est soldat. A mes yeux, un soldat qui est peut-être balafré, peut-être marqué, qui porte un masque, est plus effrayant, charismatique, imposant. Donc encore une fois, trop parfait. Je me doute que l’auteur a de l’attachement pour ce personnage, il a voulu faire un twist final intéressant avec lui. Une bonne idée, une grande faiblesse, loin d'être assez développée.
Cet avis est très personnel, je sais que certaines personnes adorent lire des livres où les héros n’ont aucune faiblesse mais je pense véritablement que pour toucher le lecteur, dans son plus grand ensemble, le personnage emblématique doit avoir sa kryptonite.
Il y a eu quelques personnages que j’ai bien appréciés : Willy, personnage que le livre aurait dû mettre en avant à mes yeux, tout comme, à moindre mesure, Madame de Grisord. Margaret n’est pas assez travaillée, bien que j’ai beaucoup aimé que son rôle prenne une dimension spéciale à la fin. Ces trois personnages étaient à sauver et auraient pu remonter l’histoire s’ils n’avaient pas été écrasés par la présence de Jak. Pour le reste, il y a des problèmes de cohérence (un blessé qui court sans problème, une ambidextrie générale,…), l’histoire est mignonnette, j’ai bien aimé l’idée de quête qui mériterait un traitement plus conséquent. Le méchant est sympathiquement détestable, dans son cas, rien, à redire.
J’aurai également aimé avoir un peu plus de précisions sur le monde, son histoire, et non pas seulement des bribes. Je pense que ça aurait pu apporter une dimension supplémentaire et rendre la lecture bien plus agréable. L’auteur a de très bonnes idées qu’il ne développe pas assez. Pour conclure, je pense que c’est ma toute première déception aux éditions L’Ivre Book, je n’ai pas su être transportée et apprécier ma lecture. Peut-être que j'en attendais trop.
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