dimanche 16 avril 2017

304. CHRONIQUE : Le maître d'armes.


Le maître d'armes
Xavier Dorison et Joël Parnotte (2015)
BD historique
Langue française
Lecture papier.
"L'honneur, quand on n'a plus rien, c'est tout ce qui reste."

Avis

Je tenais à remercier chaleureusement Priceminister pour son opération Angoulême : nous avions le choix entre différentes BD toutes plus attrayantes les unes que les autres et j’ai eu la grande chance de recevoir chez moi Le Maitre d’Armes de Xavier Dorison et Joël Parnotte. Je me suis donc lancée, pleine d’attentes, dans cet ouvrage qui a remporté le prix du manga international 2017 au Japon, une sacré récompense !

Dorison est un très bon scénariste qui nous sert la brutale confrontation de deux époques : la fin du Moyen Age, le début de la renaissance, et une myriade de chocs. Épée ou rapière, noblesse ou peuple, l’ancien contre nouveau, lorsque le dur labeur est renversé par la rapidité. La fin des valeurs chevaleresques et de la question de l’honneur. Et la religion, bien sûr, cette BD en est pleine. Plus que scénariste, Dorison est cinégraphe, tout y est de l’aventure de capes et d’épées au magistral combat final. On pourrait penser que c’est une succession de péripéties toutes plus barbares les unes que les autres, mais il y a une émotion palpable sur certaines planches, qui donneront des frissons, et encore plus sur la dernière.

Sa visée est plus que mise en valeur par les dessins de Joël Parnotte. J’ai toujours beaucoup de mal à apprécier les visages, et pourtant ici, tout le monde a sa personnalité propre, se reconnait, même de loin lorsque les traits sont un peu gros. Les paysages sont superbes, certaines coupes rapprochées, pour les yeux ou les mains, sont de grandes qualités et dès la couverture, les premières de couverture et la première page, nous savons que le graphisme sera maitrisé. Le jeu de couleurs, de contrastes est superbe, la dureté des scènes est d’un réalisme prenant. Et pourtant, je n’ai été transportée par les dessins, heureusement que certaines planches ont été pour moi des petits coups de cœur.

Tous les personnages sont intéressants, dans leur peurs, volontés, évolutions. Hans Stalhoffer ne semble pas pouvoir passer le cap de ce changement d’époque, vieux chevalier empli d’honneur et de crainte, fier et désenchanté, se retrouve presque bien malgré lui à suivre la quête folle de Gauvin, un médecin qui l’a couturé plus d’une fois. Cet homme transporte une Bible en vulgaire, c’est-à-dire en français, il est accompagné du jeune et naïf Casper, qui saura toucher le lecteur plus d’une fois. De l’autre côté nous avons le Némésis d’Hans, Giancarlo Massimo Alessandro di Maleztraza, un homme entraîné à la rapière, qui veut que l’ancien maitre d’armes ne soit plus, jaloux et craintif, vivant dans la peur d’être un jour détrôné et Thimoléon, qui se retrouve, avec ses hommes, pris dans une traque inutile. A travers les cent pages de cette bande-dessinée, nous nous rendons compte que même le plus abject des personnages est profondément humain et c’est peut-être ce qui fait que cette lecture est si appréciée.

En conclusion, je peux vous assurer que l’on peut faire lire cette BD à presque tout le monde. Tout y est, si tant est que l’on aime l’histoire et les combats à l’épée. C’est juste, cruel, vrai. Le scénario fait plus que tenir la route et le duo Dorison-Parnotte fonctionne excessivement bien. J’aurai aimé que le combat final soit plus détaillé, et certaines illustrations plus travaillées, mais en un seul mot : épique ! 8/10. 
 Le livre en un gif 



Vous l'avez lu ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

dimanche 9 avril 2017

303. BILAN : Challenges 2016


Le bilan des Challenges 2016

Nous sommes désormais au mois d'avril et ça me semble être le bon moment pour faire mon bilan des challenges 2016. Pour dépasser ma panne de lecture, je m’étais donnée un large éventail de challenges possibles afin de m’ouvrir à de nouvelles lectures, à de nouveaux essais. Dans l’idée, les réussir aurait été parfait, mais dans les faits, le simple fait de tenter était ce qui me motivait vraiment. Et c'est par ici que ça se passe si vous souhaitez jeter un œil au bilan 2015 et à mon annonce des challenges 2016.
Challenges non-livresques

Challenge des séries 2016 : Totalement mis de côté dès le début de l’année, je ne me suis même pas inscrite sur le site de Ms Fantastico. Séries rattrapées : Games of Throne, Grey’s Anatomy (mais ça, c’était avant que la série reprennent). Séries commencées et mises à jour : Girls et Outlander (oh ce coup de cœur de folie !). Série terminée : Glee (je suis tristesse), et j’ai regardé quelques épisodes de Stargate SG-1, que j’aime toujours autant que lorsque j’étais gamine. 05/12.

Challenge des films d’animations : La reine des neiges, Zootopie, Robinson Crusoé, Kung-Fu Panda 3, Angry Birds, L’âge de Glace 4 et 5, Le monde de Dory, Comme des Bêtes, La Planète au Trésor, Cigognes et compagnie, Epic, L’Étrange Noel de M. Jack, Ballerina, Vaiana. C’est sûr que je n’ai rien oublié ? Peut-être Raiponce ? Aïe, Aïe, Aïe. On perd 4 films sur l’année et on s’en sort avec 16 films. Et dire que j’avais dit qu’il faudrait que j’en regarde un toutes les deux semaines humhum…


Challenges livresques

La partie la plus conséquente de mon bilan, je vais tenter d'être concise un maximum...

Dans la catégorie « Je n'ai lu qu'un livre par challenge» : Lorsque la BBC parle de livres que j’organise sur Livraddict: le premier tome de H2G2 (1/5). Lire des livres en VO : Fangirl de Rainbow Rowell (1/4), et le Challenge Steampunk avec Le pensionnat de Mlle Géraldine, tome 1.

J’ai totalement zappé de compter mes points pour quelques challenges, bah oui, sinon, ce n'est pas drôle n'est-ce pas... 

Celui des sagas tout d’abord, où j’ai commencé par mal de nouvelles séries (au lieu de continuer celles en cours) : Avant toi, La guerrière d’Argalone, Les enquêtes de Victor Dauterive, Dublin Street, Anna et le French Kiss, H2G2, Les Aventuriers de la Mer, Miss Pérégrine et les Enfants Particuliers, Haut-Royaume, Off-Campus et The Paper Magician. Oui, que des tomes 1, aucun tome 2 ou plus... Le talent. Vu que je ne sais plus le nombre de pages de chaque ouvrage, on va les mettre à 1, donc 11 points.

Au niveau du challenge des BD/Mangas : j’ai lu les 4 premiers tomes de Terra Formars, Cat’s Eye (Deluxe Edition) tomes 1 à 6, le premier Code Geass pour les mangas et, pour les BDs : Enlilkasar, les deux premiers tomes des Chevaliers d’Emeraude et Tintin et l’Île Noire. Si on part du même principe, on devrait donc avoir 15 points.

Pour le challenge des Littératures de l’imaginaire, il me fallait lire au moins 12 livres et tous les supports étaient autorisés. Alors, qu’en est-il ? 2084, les quatre tomes de Terra Formars, Des Amours Maudites, H2G2, tome 1, Les Aventuriers de la Mer, à nouveau Code Geass, Enlilkisar et Les Chevaliers d’Emeraude, Miss Pérégrine et les Enfants Particuliers, La Tour, Haut-Royaume, Hyde, The Paper Magician, Sweet. Challenge plus que validé avec 18/12 ! 


Les abandons et échecs : Le challenge Booklist of Booknode, parce que je ne m’y faisais pas, le challenge bibliographie de Damasio (et c'est vraiment dommage), et le challenge Dark Fantasy : 0 partout.

Mon premier challenge « Back to school » a été un grand échec avec 16/53, le second se présente mieux. Pour « ABC » j’ai lu deux livres que j’avais dans ma liste alors que je voulais vraiment en lire beaucoup ! Je n’ai pas avancé ma relecture Harry Potter, je n’ai pas avancé Robin Hobb, bref : ça craint.Et j'ai oublié de compter mes emprunts pour le challenge du même nom...

La surprise : Le challenge « un genre par mois » Niveau touriste, que j'avais totalement oublié lui aussi. Autant vous dire que mon score est un hasard des plus complet. Je viens de confronter mes dates de lecture et les thèmes, alors, ça donne quoi ? En janvier j’ai bel et bien lu un manga avec Terra Formars, en février une romance avec Avant Toi, en avril un livre de fantasy avec La Guerrière d’Argalone, en mai un historique avec Les Enquêtes de Victor Dauterive, en octobre un livre fantastique avec Miss Pérégrine et les enfants particuliers, et enfin une non-fiction en novembre avec Ranger, L’Etincelle du Bonheur. Je trouve que le hasard a plutôt bien fait, je valide 6 mois.

Et enfin pour le court challenge « Une pause-café » (01/09/2016-01/01/2017) : j’ai validé 20 critères sur 40. Donc 50% du challenge.

En conclusion, beaucoup de livres qui rentrent dans plusieurs challenges et qui m'ont permise d'être un peu moins à la ramasse que ce que je pensais. J'ai raté le coche sur pas mal de challenges pour 2017 donc je vous en présenterai pas autant qu'en 2016 où je me suis tentée à 15 challenges.

Et vous, vos challenges 2016 se sont bien passés ? Dites-moi tout ! 


302. ID2mars 2017 : le bilan.

le bilan de l'ID2mars 2017


Bonjour à tous !

Nous sommes au début du mois d’avril, il est grand temps de revenir sur mon périple créatif du mois : l’Id2mars. Je vous rappelle qu’il s’agissait de consacrer 50 heures de notre mois à un ou plusieurs projets que l’on souhaitait réaliser, soit un peu plus de deux jours entiers.

Audacieux ! Je me suis donc plongée dans plusieurs projets qui me tenaient tous à cœur et qui me plaisaient, je vous ai fait deux petits articles de suivi et voilà, le mois était déjà terminé. Alors, où est-ce que je suis arrivée, en date du 31 mars 2017, 23h59 ? Quels projets ont été menés à bien, lesquels n’ont pas été réalisés ?

Indice : je n'ai pas fait de danse...

Le bilan 2017.

1. Mon projet de Création Transmédiatique, celui sur le corps de la femme et la renaissance par la création n’a malheureusement pas beaucoup avancé. Je n’ai pas encore commencé mes photos, collages mais j’ai trouvé un studio que je pourrai utiliser à titre gracieux et de nouveaux modèles. J’ai commencé à écrire un peu et, alors que je souhaitais faire un feuillet créatif par jour, j’en suis très très très loin avec seulement 3 feuillets. Mes 10 heures ont principalement été consacrées à l’écriture de ces feuillets, à l’écriture d’un début de nouvelle, à la recherche du studio photo et à la recherche de magazines et d’images utilisables… Je pense que j’aurai pu aller bien plus loin, c’est un peu un échec sur ce coup-là, mais pas tant que ça…

2. Mon projet des Arts de la Scène : théâtre et chant. J’avais un gros concert, un petit concert et un spectacle, ainsi que toutes les répétitions. Au niveau du bilan, j’ai été extrêmement dégoûtée : très malade, je me suis retrouvée deux jours à l’hôpital et j’ai raté le gros concert où on chantait, entre autres, le magnifique Bohemian Rhapsody. Tristesse ultime. On rajoute 7h de chant réparti dans les différentes chorales par la suite et aucune heure en théâtre, je n’avais pas le courage de supporter un effort physique. Entre chant, répétitions, spectacle et concert, au mois de mars j’ai consacré aux arts de la scène pas moins de 29 heures !

3. Les jeux de rôle, je n’ai toujours pas repris mon personnage, son aventure, son histoire. J’en reste donc à 19 heures avec ma création de Murder Party, la présentation des ateliers d’écriture là-dessus à la médiathèque de Gonesse. Et un jeu de rôle où je joue une tieffeline guerrière (Pathfinder). Mes heures se sont faites sur 4 jours en début de mois.


Et alors que je compte mes heures, je suis vraiment étonnée d’arriver à 58 heures dédiées aux arts créatifs durant ce mois de mars. 58 heures, c’est énorme. Je reste plutôt fière d’avoir réussi à mobiliser autant de temps pour autant de choses qui me plaisent dans la vie et j’espère que je vais pouvoir continuer de la sorte dans les mois à venir ! Certes, j’aurai aimé écrire plus (en plus de mes ateliers d’écriture en école d’art du mercredi après-midi que je n’ai pas compté), mais je n’arrive pas spécialement à débloquer ma plume en ce moment… C'est vraiment la grosse déception de ce mois-ci mais j'espère que le camp nano me poussera à écrire plus !

Les projets dans le futur

Nous sommes censés avancer notre jeu de rôle dès la semaine prochaine, et je n’ai toujours pas repris l’histoire de mon personnage, oops… J’ai encore un spectacle et un concert (au Grand Palais !) en avril, deux spectacles en mai, une opérette en juin, les arts de la scène ne seront donc pas en reste vous vous en doutez. Et pour mon projet de création principal, j’aimerai continuer à écrire, et plus ! Et atteindre mes 50 feuillets avant mi-mai…

On y croit ! Et vous, avez-vous fait l'Id2mars ? Quel est votre résultat ? N'hésitez pas à partager l'adresse de vos bilans si vous l'avez rédigé ! :)

jeudi 6 avril 2017

301. CHRONIQUE : La Cité des Méduses.


La Cité des Méduses (Kudottujen kujien kaupunki)
Emmi Itaranta (2017)
Science-Fiction
Langue française
Lecture numérique.
« Je rêve encore de l’île. Parfois je m’en approche par les eaux, mais le plus souvent par la voie des airs, comme un oiseau, le grand vent sous mes ailes. »

C’est sur cette île, dans la cité des Méduses, qu’Eliana, citoyenne modèle, a grandi. Tisseuse au palais des Toiles, elle s’acquitte chaque jour avec application de sa tâche, dissimulant au monde un lourd secret. Sa solitude prend fin lorsqu’une intruse est découverte dans le palais, la langue coupée. D’où vient-elle? Que fait-elle ici? Le seul indice tient en un prénom tatoué sur sa main: « Eliana ». Les deux jeunes femmes se retrouvent bientôt au cœur d’une machination orchestrée par le Conseil.
Et si, pour survivre et sauver l’île des eaux qui commencent à envahir les rues, Eliana n’avait d’autre solution que de faire appel à ce don qu’elle avait jusqu’alors considéré comme une malédiction: rêver.

Avis

Un grand merci aux Presses de la Cité et à Netgalley pour m’avoir fait découvrir ce très beau roman. Tout d’abord attirée par un très bel objet livre, le synopsis a fini de me séduire. Pouvons-nous imaginer que nos rêves soient associés à une peste ? Un monde où les rêveurs seraient impurs ? Nous nous retrouvons plongé dans une dystopie, une douce science-fiction, loin des grandes virées dans l’espace ou de combats de sabres laser, et qui pourraient séduire les plus hermétiques au genre.

La plume d’Emmi Itaranta est douce et poétique. Elle effleure, caresse le lecteur mais lui reste parfois imperméable, car bien trop mystérieuse. L’auteur instille en pointillé ses idées, dans un cadre insulaire onirique, presque ancré dans notre réalité, et dans une temporalité inconnue. La description de l’île est lacunaire, nous n’en découvrons que quelques points, cruciaux dans l’avancée de l’histoire, telle une série de clichés pris aléatoirement. J’aurai aimé en savoir beaucoup plus, sur la ville, l’histoire de l’île, le conseil. De même, les personnages auraient pu être bien plus développés, mais ce bémol n’en est pas vraiment un, puisque le livre suit les pas d’Eliana.

Des extraits de rêveries en italiques parsèment le roman, de très beaux passages, poétiques, forts et parfois malmenés par un brusque retour à la réalité. Tant et si bien que je me suis demandé s’il ne manquait pas une page, parfois. Le texte est lent, on peut d’ailleurs parfois regretter un manque d’action, mais de mon point de vue, ce n’est pas un défaut. Les relations, les craintes ont le temps de se nouer, l’histoire est traversée de rebondissements qui s’installent, correctement.

J’ai aimé qu’Eliana subisse son environnement et traverse des choses horribles, ça l’a rendue beaucoup plus humaine et fragile, même si parfois, elle ne m’a pas semblée être en adéquation avec les événements, peut-être parce qu’elle a toujours appris à se dissimuler au milieu des autres tisseuses et à ne jamais laisser une autre personne que son frère la connaître vraiment. J’aurai vraiment aimé que la personnalité de ce dernier soit plus développée et qu’il se fasse beaucoup plus présent dans le roman. Valéria m’a également beaucoup plu, nous la rencontrons lorsqu’elle arrive au palais des tisseuses, elle a le prénom d’Eliana tatoué sur la main, et une langue en moins. Elle m’a beaucoup touchée, son mutisme fait tout son charme et sa force.

J’ai aimé la romance, saupoudrée dans le texte, très belle. Ça fait du bien de ne pas lire un roman qui utilise la sexualité pour augmenter son nombre de pages mais de tomber sur quelque chose d’aussi poétique. De même, j’ai aimé que de terribles obstacles et tragédies bouleversent nos deux personnages principaux. Les personnages ne sont pas parfaits, des malheurs leurs tombent dessus, elles auraient toutes deux préféré une vie simple et tranquille. Et c’est toute la force de ce roman. L’histoire est palpable, on peut facilement s’identifier à la peur, la privation, et autres sentiments puissants rencontrées au fil des pages.

En conclusion, j’ai passé un moment très agréable avec cette lecture, malgré des passages assez obscurs et une fin trop rapide. Je n’ai malheureusement pas eu ce petit quelque chose qui m’aurait fait avoir un coup de cœur. Ma curiosité n’a pas été assez satisfaite pour passer ce cap. Eliana et Valéria ont été deux personnages qui m’ont beaucoup touchée, tout comme la plume de l’auteur, dont j’espère lire d’autres livres prochainement.

 Le livre en un gif 



Vous l'avez lu ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !


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