lundi 28 novembre 2016

266. CHRONIQUE : Le bonheur est dans le peu.


Le bonheur est dans le peu
Francine Jay, 2016
Développement personnel
Langue française - 352 pages
Lecture numérique

Une méthode de rangement et de désencombrement ancrée dans les préoccupations citoyennes et environnementales, par la Marie Kondo américaine. S'offrir de l'espace pour jouer, pour créer, pour s'amuser en famille... Pour que le bonheur puisse venir se loger. Contrairement à ses homologues, ce livre ne vous conseillera pas d'investir dans des boîtes ou des systèmes de rangement fantaisie pour cacher vos affaires. Sa mission à lui, c'est de vous aider à réduire leur nombre. De plus, vous n'aurez pas à répondre à des questionnaires, faire des check-lists, remplir des tableaux... car, franchement, qui en a le temps ? LE principal sujet de ce livre, c'est le lecteur et ses seules préoccupations. Francine Jay commence son ouvrage par une longue partie consacrée à apprendre à cultiver un état d'esprit minimaliste à long terme et apprendre à profiter sans forcément posséder. Après ce petit échauffement mental, elle propose une méthode en 10 points appelée " STREAMLINE " : Se réinventer, Trier, identifier la Raison d'être de chaque objet, Etablir une place pour chaque objet, Assainir toutes les surfaces, créer des Modules, trouver des Limites, adopter le principe du " Il arrive dont il part ", Nettoyer, Entretenir.

Avis

Je suis récemment entrée dans une phase de reconstruction de vie, et de fait, je m’intéresse au désencombrement et au minimalisme. Il faut dire que j’ai accumulé durant des années livres, cours, vêtements, et j’ai beaucoup de mal à m’en débarrasser. Je tiens donc à remercier Netgalley et les éditions First de m’avoir permise de lire Le bonheur est dans le peu de Francine Jay.

Ce livre se lit très vite et pourtant je n’ai pas été spécialement séduite par la plume de l’auteur (ou de sa traduction) : ce n’est pas naturel, faussement amical. Je ne connaissais pas son blog Miss Minimalist, elle m’y paraît plus accessible. Dans ce guide cependant, sa façon de dire les choses ne m’a pas toujours plu, tout comme certains de ses principes (nous y reviendrons au fur et à mesure). Pour Francine Jay, le moment de notre vie où nous sommes vraiment heureux au niveau du minimalisme serait la période estudiantine. Alors peut-être qu’aux Etats-Unis tous les étudiants vivent dans un petit chez eux, pour ma part, je suis toujours chez mes parents, un appartement en région parisienne coutant un bras. Et bien sûr, il y a toujours tout mon bazar. Mais je suis d’accord que l’appartement, pris en urgence parfois, peut avoir un effet minimaliste radical.

Mais ces personnes sont-elles vraiment plus heureuses ? Je pense que le minimalisme est différent selon chacun, et l’auteur me rejoint sur ce point. L’une pourra être ravie avec 500 objets qu’elle utilise alors que l’autre sera heureux avec 15. Je vous en parlerai dans une prochaine critique mais j’ai enchainé avec La magie du rangement et les différences m’ont marquées. Apparemment nous serions trop occupés à vouloir trop, plus, toujours plus, ce que les voisins ont, ce que la télé propose, ce qui est inaccessible et pourtant si séduisant. Bon. Je suis du genre à attendre 6 mois avant de m’offrir quelque chose (sauf durant les vacances où je me lâche un peu plus, mais c’est rare) donc je ne me suis pas retrouvée dans les personnages décrits, tant pis, je ne garde que ce qui m’arrange.

La méthode S.T.R.E.A.M.L.I.N.E par exemple : se réinventer, trier, la raison d’être de l’objet, un écrin pour chaque objet, aérer les espaces, modules, limites, in et out, nettoyer les espaces et entretien au quotidien. Autant dire trop de choses, beaucoup trop d’étapes. Je pense que ce qui bloque beaucoup de désordonnés-empileurs c’est justement cette masse de choses à faire et ne pas avoir envie de se retrouver bloqué durant une semaine de congés à faire du 7h-22h de rangement, tri, nettoyage et devoir après repasser tous les jours.

Je n’aime pas non plus cette idée de tout jeter, tout le temps et le « au pire, si on en a besoin, on le rachète ». De même avec l’inutilité des stocks « une brosse à dents suffit largement » ah, je vois que vous n’avez pas eu la surprise, en rentrant chez vous d’avoir eu la maman qui a fait le tour des salles de bain pour tout dégager. Le nombre de fois où je me suis retrouvée avec un verre vide, ça fait un choc. On est alors bien content d’avoir le petit meuble avec des brosses de rechange. Bon, j’arrête avec mes anecdotes.

Elle propose de ranger pièces par pièces (salon, chambre, garde-robe, bureau, cuisine et salle à manger, salle de bains, lieux de stockages comme le garage, le grenier… et enfin les cadeaux et le sentimental) et de tout ranger par cercles : proches, utilisé tous les jours ou presque, moyens, utilisés un peu moins souvent et éloignés, rarement utilisés. « La vie est l’espace entre les choses », ça donne envie n’est-ce pas ? C’est à ce moment-là que l’on regarde autour de soi et que l’on se dit que l’on n’est pas dans… Enfin, on se comprend.

Il y a tout de même plusieurs choses qui sont positives : ne pas forcer sa famille à ranger également. De toute façon, on le sait, ça ne mène à rien. Si ce n’est à encore plus de bazar. Apprendre aux plus petits à tout re-ranger, en utilisant des modules (ce qui est fait dans les écoles Montessori par exemple, où chaque enfant est responsable de son espace de vie), présenter à ses ados un relooking total de leurs affaires, en sachant se séparer de ses désirs d’enfants.

J’ai également apprécié l’explication de la répercussion de nos actes sur le monde, mais dans ce cas, pourquoi dire que si on en a besoin, on en rachète en ayant tout jeté en hâte ? Donner à des associations, aux pauvres, à la médiathèque, etc., c’est très bien, je félicite ceux qui le font, mais dans ce cas, pourquoi dire que l’on peut retirer ses dons des impôts ? Que c’est pour le karma ? Utiliser une bonne action dans son propre intérêt, à mes yeux en tous cas, n’est pas véritablement une bonne action…


Pour conclure... j’ai plus ou moins apprécié ce livre, j’ai aimé certains des conseils mais pas la manière d’écrire de l’auteur (ou du traducteur). Je n’ai pas trop apprécié les idées contradictoires présentes un peu partout. Un sentiment de lecture en demi-teinte qui m’a empêchée de rédiger cette chronique pendant un long moment…

 
 Le livre en un gif
 


Vous l'avez lu ? N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !


6 commentaires:

  1. Je partage entièrement ton avis, je déteste jeter pour dire de se débarrasser, certaines choses peuvent s'avérer très utiles plus tard, je jette quand c'est usé point !

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    1. Après même lorsque ce n'est pas abîmé, si je n'en veux plus, je le donne. Je trouve que c'est un peu pousser à la conso ce "jetez, jetez"

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  2. ça me gonfle souvent ce genre de livre, mais je sais à qui il plaira, et comme c'est bientôt Noël, c'est parfait : merci :D

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    1. Ahah, je te comprends, ça m'a fait ça un long moment. Je préfère largement les livres de Marie Kondo (même si elle est un peu perchée en soi ^^)

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  3. Je suis assez curieuse donc, je vais le noter !!
    Merci pour la découverte !

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