dimanche 23 novembre 2014

90. ECRITS : Le Silence.

Comme je vous l'ai déjà dis, je fais des études d'écriture. Nous avons eu au début du mois notre toute première masterclass avec Daniel Maximin. Il nous a donné comme devoir d'écrire un poème (en vers ou en prose) sur le silence en utilisant un canevas particulier, des débuts de phrases imposées (indiquée en italiques, 15 différentes, à choisir). Je suis restée plusieurs semaines sans savoir quoi écrire et pour finalement proposer un texte qui me déçoit un peu. Je n'ai rien posté de mois depuis des années, mis à part quelques RP parfois... Enfin... Le voici :


Le silence

Le Silence n’est jamais seul, il est environné de mots très silencieux : Assez, Pourquoi, Pardon, Je t’aime,…
Et tant d’autre qui, de peur d’être brisés se taisent et restent suspendus dans le vide. Portés par le néant, ils pourraient crier mais personne ne les entendraient. Silence reste bouche bée de tous ces mots si silencieusement parlants.

Silence n’est pas aveugle, il est en retrait et observe doucement ce qui l’entoure. Il reste attentif à chaque détail. Il étudie, considère, toise parfois. Silence fait ses jugements, doucement. Il se rit de ce qu’il voit ou en reste admiratif. Chaque particule du Tout est ainsi contemplée.

Silence ne dort pas, il se soustrait à toutes contraintes et parcourt la nuit. Il s’accroche furtivement à chaque passant, à chaque feuille portée par la brise. Il veille l’orphelin, emprisonne la femme et aide l’artiste.

Silence traverse le monde, et les années, frappe à la porte de tous, à différents instants. Réconfortant de sa douce torpeur, il peut également se réclamer de la douleur, froide et cinglante. Silence assiste parfois impuissant aux événements, propose de courts Nirvanas ou de longues Géhennes.

Silence offre plusieurs vies. Au fil du temps, il se transforme, évolue, se mue en rêves et solitaires pensées. Au fil des saisons, Silence est changeant. Triste ou joyeux, médisant ou envouté. Il s’adonne à la passion, déchaine les folies, nourrit les chimères, pardonne les erreurs, oublie les offenses.

Silence compose et décompose, ajoute et soustrait, écoute et dénonce. C’est un mirage ou un point d’ancrage, érigé dans une mer déchainée sans se rompre. Silence est calme mais peut être intimidant, il peut effrayer. Silence est paradoxe, souvent détesté, parfois encensé.

Silence n’annonce pas sa fin. Il se brise comme il est arrivé, en une seconde le voilà anéanti. Les voix ne se taisent plus. Elles hurlent, se déchainent, se rient de Silence meurtri. Il est chassé par les rires, pleurs, envies, baisers, mots. Silence se cache et disparaît, patient. Il sait qu’il saura renaître.

code Grey WIND.
image TUMBLR

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